Les pédagogies alternatives
Tour d’horizon des principales pratiques pédagogiques alternatives, qui visent l’épanouissement et la responsabilisation de l’enfant pour le pousser à apprendre de lui-même.
Les pédagogies alternatives visent, à travers des apprentissages non traditionnels, à l’épanouissement de l’enfant afin qu’il puisse, de lui-même, s’approprier puis appréhender les apprentissages. S’appuyant sur l’observation de l’enfant, les pédagogues ont conçu une science de l’éducation pour apprendre autrement, sans suivre un programme scolaire prédéterminé.
La pédagogie active est le socle commun aux modèles de pédagogies alternatives. Elle part du principe que l’enfant est moteur de son éducation et de ses apprentissages grâce à ses compétences innées. La pédagogie active préconise que l’enfant construise lui-même ses savoirs en se mettant dans une posture d’expérimentation et de recherche. Il est par conséquent actif et non passif dans son parcours scolaire.
Contrairement aux principes de la pédagogie traditionnelle, la pédagogie active considère que ce n’est pas l’adulte seul qui détient le savoir : l’enseignant est plutôt un facilitateur et un médiateur dans l’acquisition des connaissances par l’enfant et dans son épanouissement dans le groupe.
Maria Montessori est une psychiatre et anthropologue italienne du début du XXe siècle. Partant du constat que l’enfant est compétent pour apprendre seul, elle préconise un environnement et des outils éducatifs qui encouragent et développent ce potentiel d’apprentissage dans toutes ses dimensions : physique, intellectuelle, émotionnelle, sensorielle, ou encore sociale.
Son approche est basée sur la pédagogie positive. Selon Maria Montessori, l’enfant sera d’autant plus compétent qu’il apprendra et se développera dans un environnement bienveillant qui conforte son estime de soi. Cette approche s’est traduite par l’offre d’outils pédagogiques stimulant la motivation et l’intelligence de l’enfant, à l’image de perles pour les exercices de calcul.
Célestin et Elise Freinet, instituteurs et pédagogues français du début du XXe siècle encouragent l’expression libre de l’enfant. Selon la méthode Freinet, l’enfant est un être créatif qui a besoin d’un cadre pour épanouir ses compétences naturelles. L’apprentissage doit donc être dépourvu de contraintes.
Célestin Freinet a notamment écrit que « nul n’aime se voir contraint à faire un certain travail (…) C’est la contrainte qui est paralysante». Cette méthode pédagogique stipule que l’enfant a besoin de l’adulte seulement comme un facilitateur de son développement et non pas comme une figure d’autorité.
En conséquence, la pédagogie Freinet repose sur l’idée de coopération entre élèves et enseignants, et inter-élèves. Les principes démocratiques et les valeurs de non-violence sont essentiels pour créer des conditions propices à l’apprentissage.
Pour Rudolf Steiner, penseur Autrichien, l’enfant est un être en perpétuel mouvement de croissance et d’éveil. Ce mouvement se compose de trois phases : jusqu’à 7 ans, de 7 à 14 ans et de 15 à 18 ans. L’enseignant préconise, dans chaque phase, un cadre rassurant pour encourager la curiosité et l’ouverture au monde. Ensuite, l’enfant s’épanouit, expérimente et apprend à son propre rythme au sein de ce cadre.
Dans la pédagogie Steiner-Waldorf, c’est donc le rythme qui fait office d’autorité naturelle : dans chaque cycle, les activités dirigées et les activités de jeux libres s’alternent. Cette alternance donne des repères aux enfants et structure leur développement.
La pédagogie Reggio-Emilia a été développée dans les années 50 par Loris Malaguzzi, enseignant pédagogue italien. Selon cette pensée pédagogique, ce sont les « cent langages » de l’enfant qui stimulent sa curiosité et développent son potentiel de créativité : mots, images, jeux, peinture, dessin, observation, etc. L’adulte joue un rôle de propositions tandis que l’enfant en dispose.
Cette approche pédagogique implique une organisation spécifique de l’espace : espaces de création, de repos, de dialogue, de jeux et d’expérimentations.
Ovide Decroly, pédagogue et psychologue belge des années 30, est le fondateur de la méthode globale d’apprentissage. On retrouve dans cette pédagogie alternative l’idée que l’école n’est pas seulement un lieu de transmission de savoirs mais un lieu de développement de l’enfant comme individu et comme être social.
La pédagogie Decroly préconise que l’école se doit de soutenir l’enfant à développer sa personnalité et s’adapter à la société. Cette pédagogie active pose aussi le principe que les goûts et compétences innées de l’enfant sont un moteur puissant pour ses apprentissages.
La méthode globale recommandée par la pédagogie Decroly se construit sur la base concrète de recherches personnelles ou en groupes, de l’usage de cahiers et de panneaux muraux plutôt que des manuels scolaires, de création de pièces de théâtre, de découvertes de son environnement puis du monde.